La terre crue permet à Laurent Nicolas de relever des empreintes d’angles, d’encadrures de portes mais aussi de fenêtres in situ ou décontextualisées. Autant d’espaces peu considérés, apparaissant comme de simples éléments constitutifs de l’architecture. Le plasticien se sert de ces « espaces », qu’il nomme trans-sites, pour affirmer l’idée d’un intérieur et d’un extérieur même lorsque les éléments sont hors de leur contexte. Ceux-ci évoquent la ligne du temps qui régit l’évolution des choses - passé, présent et futur - et pourquoi pas les minces interstices qui s’y glissent. Ce passage vers un autre lieu, vers une autre temporalité, dévoile une facette inconnue de l’existence.
Face à une architecture de plus en plus présente, Laurent Nicolas s’attache à jouer avec son effacement. Lors de ses déplacements, il photographie de nombreux lieux, telles les entrées de bâtiments publics ou privés. Les collages de ces images créent de nouveaux espaces kaléidoscopiques ou de fausses symétries, comme des miroirs qui n’en sont pas. Brouillant les pistes concernant l’origine de ces lieux, Laurent Nicolas dessine directement dessus, les unifiant à travers un nouveau langage commun géométrique : en trompe-l’œil, ce voile graphique n’est pas sans rappeler la complexité de notre environnement architectural et social.